Le Ministère des Finances du Cameroun renforce la mise en garde ferme contre les services de paiement non agréés
Le Ministère des Finances du Cameroun renforce la mise en garde ferme contre les services de paiement non agréés
Le 15 mai 2025
Par un communiqué officiel diffusé le 5 mai 2025 (n°00000683/MINFI), le Ministère des Finances du Cameroun a annoncé une série de mesures destinées à encadrer l’activité des prestataires de services financiers non agréés opérant sur le territoire camerounais. Cette initiative s’inscrit dans un contexte de transformation digitale accélérée des services financiers, souvent en avance sur le cadre réglementaire existant.
Le ministère souligne que plusieurs entreprises et plateformes proposent des services de paiement, de prêt ou de collecte de fonds sans l’agrément requis, en contravention avec la réglementation communautaire, notamment le Règlement CEMAC/UMAC/COBAC n°04/18 du 21 décembre 2018.
Ces pratiques exposent les usagers et les partenaires publics à des risques importants : escroquerie, blanchiment de capitaux, et financement d’activités illicites. Le gouvernement entend donc mettre un terme à cette zone grise en prenant des mesures claires et contraignantes.
Le communiqué s’articule autour de trois prescriptions principales :
Régularisation obligatoire sous trois mois : Les sociétés concernées devront solliciter un agrément d’établissement de paiement dans un délai de 90 jours à compter de la date du communiqué, faute de quoi leur fermeture sera automatique.
Rupture des partenariats par les entités agréées : Les prestataires légalement reconnus, ainsi que les administrations publiques, devront cesser toute collaboration avec les opérateurs non agréés.
Interdiction immédiate pour les plateformes de collecte de fonds et de crédit en ligne : Ces entités sont sommées de cesser leurs activités et toute communication publique pouvant créer une confusion sur leur légalité.
Par cette décision, le Ministère des Finances envoie un signal fort à l’ensemble des acteurs économiques et institutionnels : l’innovation dans les services financiers doit impérativement s’inscrire dans un cadre légal rigoureux.
Pour les entreprises de la fintech, cette annonce représente à la fois un défi et une opportunité : celui de formaliser leurs activités dans un environnement mieux balisé, au bénéfice de la confiance des usagers et des investisseurs.
Le ministère conclut en rappelant qu’il se réserve le droit d’engager des poursuites administratives ou judiciaires contre les contrevenants. Cette rigueur témoigne d’une volonté assumée de préserver la stabilité du système financier camerounais.